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Daniel Spoerri, l’enterrement du tableau-piège.

Et moi qui croyais avoir “inventé” le déjeuner sous l’herbe !!!!!

 

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BMCLe déjeuner sous l’herbe d’après Manet.

 - TM - 110 x 75 cm.

 

À la mort de son père exécuté par les nazis, Daniel Isaak Feinstein (né en Roumanie en 1930) se réfugie en Suisse où il sera successivement, danseur, metteur en scène, acteur et décorateur.

C’est  à Paris en 1959 qu’il se fera connaître sous le nom de Daniel Spoerri par ce qu’il appelle des tableaux-pièges. Il colle sur une planche tout ce qui lui tombe sous la main, pour ensuite l’exposer verticalement sur le mur. Par la suite il va organiser des repas avec ses amis ; après le dessert les reliefs et tout ce qui demeure sur la table y est soigneusement collé. Je dis bien tout, aussi bien ce qui reste dans les assiettes que les cendriers à moitié pleins ou les bouteilles (vides !).

À une époque où l’on  ne condamne pas encore la société de consommation sa démarche est intéressante.

 

Le samedi 23 avril 1983, il  organise un important repas, celui-ci aura lieu dans le parc du château de Montcel à Jouy-en-Josas,  chez le collectionneur Jean Hamon. Au menu que de la tripaille : mamelles fumées, mou de veau, oreilles, queues et pieds de cochon, andouillettes, tripes, rate aux oignons (il ne valait mieux pas être végétarien). Si vous n’êtes pas rassasiés sachez qu’il y a eu des desserts, le tout joyeusement arrosé de bordeaux et de muscadet.

 

120 convives participeront à ces étranges agapes, la plupart issus du monde artistique, peintres, sculpteurs, cinéastes etc…

 

Voici les noms de quelques participants parmi les plus connus :

 

Des peintres et sculpteurs : Pierre Soulages, Arman, César, Yves Klein, Martial Raysse, Erro, Jean-Pierre Raynaud.

Des galeristes : Daniel Templon, Pierre Nahon.

Des critiques d’art, des écrivains : Pierre Restany, Alain Robbe-Grillet.

 

Il était convenu que chacun apporterait ses couverts.

 

Le personnel du château avait creusé parallèlement à la table une tranchée de 40 mètres de long dans laquelle elle sera ensevelie à la fin du repas avec, bien entendu, tout ce que voudront bien y ajouter les invités.

 

Le repas terminé, comme convenu, la table et tout ce qu’elle supporte est descendue dans la tranchée, et soigneusement enfouie.

 

Symboliquement Daniel Spoerri a réalisé l’enterrement de son dernier tableau-piège, il ne reste plus qu’au temps à faire son œuvre. À partir de maintenant Spoerri ne réalisera plus de tableaux-piège.

 

En 1987, un archéologue ami de Spoerri Eric Godet essaie de le convaincre de faire des fouilles sur le site, ce qui apparemment n’avait pas été prévu  à l’origine. Mais, Eric Godet devient moine et n’a plus de contacts avec Spoerri.

 

Il faudra attendre 2010 pour que le sujet refasse surface.

 

Le 3 juin 2010 dans le parc du château, branle-bas de combat. Cinq archéologues de l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques) entreprennent des fouilles sur un site bien délimité de 40 mètres de long. Couteaux, truelles, pinceaux, on se croirait à Pétra en Jordanie, il y a même le tau de toile pour se protéger du soleil. Toutes les cotes sont prises et soigneusement reportées sur des plans, tous les éléments photographiés.

 

Le but est de retrouver les éléments enfouis, mais aussi de comparer le tout avec les souvenirs des participants ou les photographies de l’époque. Il y aura bien des surprises, comme ce gobelet en plastique dont personne ne se souvient, tout le monde a bu dans des verres, à quoi a bien pu servir ce gobelet ? Des photos avaient été déposées sur la table, impossible de savoir qui les a laissés et ce qu’elles représentaient.

 

Une fois les fouilles terminées, les objets seront exposés sous une tente de chantier au Centre Georges Pompidou les 7 et 8 octobre 2010. Daniel Spoerri souhaite que son œuvre ne soit pas mise sur le marché de l’art, mais que les objets réintègrent leur place et soient à nouveau enfouis.

 

Comme je vous l’ai dit plus haut ce domaine appartenait à l’époque de “l’enterrement” à un riche amateur d’art qui le “cède” à la maison Cartier pour y établir sa fondation. Il y a dans le parc de la nouvelle fondation de nombreuses sculptures monumentale, Arman, César, Raymond Hains, Jean-Pierre Raynaud.

 

Lors de son déménagement à Paris la Fondation Cartier n’a pas pu tout emporter, la tour d’Arman l’hommage à Eiffel de César etc…

 

Aujourd’hui le site  est à l’abandon depuis 2004  est confié à un administrateur judiciaire.

Qui sera son nouveau propriétaire ?

À qui appartient l’œuvre enfouie puisqu’elle n’a jamais été vendue, devrait-elle revenir à l’artiste ou au futur propriétaire des lieux ?

Autant de questions auxquelles il est bien difficile de répondre aujourd’hui.

Affaire à suivre… 

 

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BMC - Petit déjeuner sous l’herbe d’après Manet et Picasso –

TM - 40 x 30 cm.

 

 

Images Spoerri sur Google

 

Fouilles archéologique

 

 

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