ENTREZ LIBRES
16 Juillet 2006
Dans le genre allumé, celui-là il est pas mal non plus…
Durant son enfance et son adolescence, il souffre de troubles occulaires. Il sera opéré deux fois mais conservera toute sa vie une très mauvaise vue.
Après son certificat d’études, il apprend le métier de plombier-zingueur en même temps que la musique, pour laquelle il semble très doué.
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Fleury-Joseph Crépin - Peinture sans titre.Dans les années 1900, il compose pour clarinette des polkas que le soir il va jouer dans le café-bal que tient son papa. Toujours dans le domaine de la musique, il dirige une fanfare composée de trompettes et de cors (!).
En 1901, il se marie et s’établit comme plombier-zingueur tandis que son épouse tient une quincaillerie.
A cause de (ou grâce à) sa mauvaise vue, il ne sera pas mobilisé pour la grande guerre (1914).
Madame Crépin mettra au monde deux filles dont l’aînée deviendra folle en 1927.
A la suite de cette épreuve, notre homme abandonne la “direction d’orchestre”.
En 1931, il commence à s’intéresser à la radiesthésie; bien que continuant son métier, il devient officiellement sourcier et radiesthésiste.
Fleury-Joseph Crépin - Peinture sans titre.
La même année – il a cinquante-six ans – il entre en relation avec le cercle spiritualiste de Douai où il rencontre Victor Simon qui lui présente le pas-encore-célèbre peintre-medium Augustin Lesage, dont nous aurons certainement l’occasion de reparler.
L’année 1931 semble bénéfique pour lui : c’est cette même année qu’il va découvrir ses dons de guérisseur. Il soigne par imposition des mains et même à distance, par télépathie.Fleury-Joseph Crépin - Peinture sans titre.
Un soir, alors qu’il copie de la musique (il est à ce moment-là âgé de soixante-trois ans), sa main se met à tracer automatiquement un dessin et une voix mystérieuse résonne à ses oreilles : “Peins trois cents tableaux et la guerre s’arrêtera”.
Ne connaissant rien à la peinture et bien qu’ayant une très mauvaise vue, il va d’abord tracer des croquis sur un cahier d’écolier, pour ensuite les agrandir en se servant d’une règle et d’un compas et ainsi les transposer sur toile.
Il dessine et peint dans un état mediumnique. Sur sa droite il voit des ombres : ce sont ses anges-gardiens qui viennent le soutenir dans son travail. Ils lui dictent les couleurs qu’il doit mettre.Fleury-Joseph Crépin - Peinture sans titre.
Pendant toute la réalisation de l’œuvre, il entend de la musique.
Sa vue ne l’empêchera pas de peindre des sujets d’une très grande précision. Il ne révèlera jamais le procédé qui lui permet de consteller ses œuvres de goutelettes de peinturee parfaitement qualibrées, ressemblant à des perles. Il dira à leur propos : “Sur certaines toiles, j’ai fait jusqu’à 1 500 points à l’heure”.
“Je ne comprends pas ce qu’on me fait faire”, ajoutera-t-il.
Ses tableaux représentent le plus souvent des architectures symboliques, des temples. Ce sont des sortes de mandalas. Il arrive qu’il y ait de curieux personnages ou des animaux.
La symétrie semble jouer un rôle important. Tous les tableaux sont soigneusement datés et numérotés.
Il est intéressant de noter la ressemblance entre les œuvres d’Augustin Lesage et les siennes – la méthode de création étant la même.
Augustin Lesage
Le trois-centième tableau sera achevé le 7 mai 1945, veille - comme chacun sait - de l’armistice, signée le 8 mai 1945.
En novembre 1947, Fleury-Joseph Crépin entend à nouveau des voix : “Tu dois réaliser à nouveau quarante-cinq merveilleux tableaux pour obtenir la paix dans le monde”. Cette même voix le prévenait également qu’il mourrait après avoir réalisé son trois-cent-quarante-cinquième tableau…
En fait, il est mort bien avant, d’une congestion cérébrale, le 8 novembre 1948. Et le monde n’a toujours pas retrouvé la paix…
Fleury-Joseph Crépin - Peinture sans titre.
On enfermera toutes les esquisses qui lui avaient servi de base pour ses peintures, dans son cercueil.
Certains prétendent que ses œuvres ont un pouvoir magique bénéfique.
Aujourd’hui, ses tableaux se vendent entre 4 et 6 000 €, ce qui, bien entendu était loin d’être le cas de son vivant…
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