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Je suis médusé ! Le radeau de la méduse.

 
  (Première partie)


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Théodore Géricault - Le radeau de la Méduse
 
Picasso disait, je cite de mémoire : "Ce n'est pas mal, un tableau qui raconte une histoire". Mais pour vous raconter "Le radeau de la Méduse" de Géricault je suis bien obligé dans cette première partie de commencer par le début, c'est-à-dire les faits historiques.

En 1816, le Sénégal vient juste d'être "restitué" à la France par les Britanniques. Le 17 juin, le futur gouverneur Julien Désiré Schmaltz embarque à bord de "la Méduse". Suit une pléiade de notables, scientifiques, colons, soldats, sans compter femmes et enfants (plus de 400 passagers). Le commandant du bateau se nomme Hugues Duroy de Chaumarey. Il n'a plus mis les pieds sur un bateau depuis plus de vingt-cinq ans, les cartes qu'il va utiliser sont obsolètes, les erreurs de longitudes et de latitudes sont énormes, certains prétendront qu'il est incapable de faire le point.  Comme on le constatera par la suite c'est un homme de peu d'expérience navale.  Son ignorance maritime va créer à bord un climat de méfiance qui va  se transformer tout d'abord en suspicion, très vite suivie de haine. Les premiers à se révolter sont les officiers, puis l'ensemble de l'équipage.


La Méduse n'était pas partie seule, elle était accompagnée de trois autres bâtiments, la corvette "l'Écho", le brick "l'Argus" et la flûte "la Loire".

Tout marin qui a un minimum d'expérience sait que les bateaux les plus rapides calquent leur vitesse sur celle du plus lent de manière à rester groupés. Mais c'était sans compter sur Chaumarey qui décida que comme la Méduse était le bâtiment le plus rapide, il  passerait devant.

Comme on pourrait le dire de nos jours : "c'était plutôt mal barré". Dans la nuit du 1er au 2 juillet, la corvette l'Écho fait plusieurs signaux de nuit à l'aide de falots pour prévenir que la Méduse navigue beaucoup trop près des côtes. Le 2 juillet, les marins jettent régulièrement la sonde le fond se "rapproche" de plus en plus. Le capitaine est prévenu, contre toute attente, il donne l'ordre d'augmenter la vitesse. Nous sommes en marée haute et il fait un temps superbe. Arrivée à environ 160 km de la côte mauritanienne, la Méduse s'échoue, sur un banc de sable (l'équipage est soupçonné d'avoir volontairement provoqué cet échouage), on fabrique un radeau de fortune sur lequel on va charger un maximum de choses pour alléger le bateau.


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La Méduse flotte à nouveau mais pas pour longtemps, de nombreuses avaries apparaissent obligeant à quitter le navire. 

Dans ce cas-là, il y a rarement assez de chaloupes de sauvetage, six canots seulement. "Les femmes et les enfants d'abord !".  Ne rêvez pas ! Ce seront en premier les notables : le Gouverneur et sa famille, le commandant Duroy de Chaumarey, en tout 250 passagers privilégiés qui prendront place dans les canots.

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Le radeau qui avait été fabriqué mesurait 20 mètres de long sur 10 de large. 139 marins et soldats n'ont pas d'autre solution que de s'y embarquer. Seize marins resteront à bord de La Méduse, parmi eux seulement trois survivront, ils seront retrouvés cinquante-deux jours plus tard  "à moitié fous".

À bord du radeau il y a quelques vivres, à peine pour quelques heures plutôt que pour quelques jours. Il  est maintenant amarré aux canots chargés de le remorquer. Pas pour longtemps, les amarres "lâchent", il semblerait qu'elles sont volontairement coupées. Le commandant décide de laisser les malheureux naufragés à leur triste sort.


Le chirurgien Henry Savigny qui se trouvait sur le radeau racontera plus tard les faits.

La première nuit se passe très mal, sur les 139 personnes, 20 se suicident ou sont massacrées par les autres.

Tantôt sous un soleil de plomb, tantôt par très mauvais temps, régnera sur le radeau la loi du plus fort. Les réserves d'eau sont rapidement épuisées, celles de vivres également. On assiste à de nombreuses noyades, la violence est à son comble.

Durant les treize jours que dura la dérive, il y eut deux jours de tempête, des hommes qui s'accrochaient les uns aux autres furent emportés par les eaux. Des soldats ivres voulurent détruire le radeau en coupant les cordes qui servaient à assembler les planches. À l'issue de bagarres, certains étaient jetés à la mer.

Dès le troisième jour, sur les 139 personnes embarquées, il n'en restait plus que 60. Le quatrième jour, les "passagers" avaient de l'eau jusqu'aux genoux certains commençaient déjà à délirer. N'ayant plus rien à manger, ils s'en prenaient à tout ce qui était en cuir, baudriers et chapeaux. Ils buvaient leur urine, certains n'hésitant pas à boire l'eau de mer. Il fallut bien se décider à manger les cadavres. Pour surmonter le dégoût, on faisait sécher les "morceaux" avant de les manger.

Il y eut aussi un complot. Un sac contenant "des richesses" était très convoité. On fit une conspiration, certains naufragés ayant décidé de partir sur une autre embarcation de fortune construite à partir d'éléments du radeau. Ce complot fut déjoué à temps, si l'on peut dire !

Le septième jour, on jeta à l'eau les blessés qui n'avaient plus aucune chance de survie.

Voici ce que plus tard écrira le capitaine Dupont qui par chance fut rescapé du naufrage : "Je repris connaissance et en ouvrant les yeux j'aperçus un matelot qui me coupait le pied. Je n'avais pas la force de le retirer, cependant je lui demandai ce qu'il faisait. Il me répondit qu'il croyait couper le radeau. Je m'aperçus de suite que ce malheureux avait perdu la tête.... Je jetai aussi un regard tout autour de moi et je fus bien surpris de ne voir presque plus personne. Je pensai qu'il était mort beaucoup de monde dans cette nuit affreuse, mais je ne savais pas encore ce qui s'était passé et suis resté longtemps sans le savoir. Aujourd'hui même, je ne sais pas encore la vérité sur cette terrible nuit."

Treize jours plus tard le radeau est enfin aperçu par le brick l'Argus, .  Il reste 15 personnes à bord, cinq vont rapidement mourir.

Pour des raisons politiques, et peut-être aussi dans l'espoir qu'on oublie cette triste histoire le plus rapidement possible, la France refuse de rapatrier les survivants, la marine Britannique  prendra en charge leur retour.

Par la suite le commandant de Chaumarey a été condamné à trois ans de prison.

Deux officiers survivants, l’ingénieur-géographe Corréard et le chirurgien auxiliaire Savigny relatèrent toute l’histoire dans un livre publié fin 1817.


 
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